Chers frères et sœurs. Si nous sommes ici rassemblés ce soir, c’est parce que nous ne voulons pas oublier. Nous ne voulons pas et nous ne pouvons pas oublier ce qui s’est passé ici il y a un an. Nous ne pouvons oublier les victimes, qui ont perdu la vie, ni ceux et celles gravement blessés et encore toujours en convalescence. Nous ne pouvons oublier leurs familles et tous ceux qui sont encore toujours en deuil. Nous ne pouvons pas oublier l’engagement des services de secours et d’urgence et les victimes parmi eux. Non, nous ne voulons pas oublier. Non pas pour nous fixer sur le passé. Mais parce que seul faire mémoire nous ouvre le chemin vers l’avenir.
Nous venons d’écouter un extrait de l’évangile qui nous raconte ce qui s’est passé un jour sur le lac de Galilée. Jésus est dans la barque avec ses disciples. Soudain une tempête surgit, des vagues se jettent sur la barque qui risque de sombrer. Et Lui, Jésus, à l’arrière, sur le coussin, Il dort ! Ils doivent même le réveiller. Et au lieu de paniquer Lui aussi, Il leur dit : « Pourquoi avez-vous si peur ? Vous n’avez pas encore la foi ? » Si, après la mort de Jésus, l’Eglise naissante a retenu cette épisode, à première vue quelque peu anodine, c’est à cause de ces dernières paroles : « Pourquoi avez-vous si peur ? »
Ces paroles de Jésus sont de grande actualité. Car nous aussi, de quelque conviction que nous soyons ou de quelque endroit du monde dont nous sommes originaires, nous nous trouvons tous dans la même barque. Les défis et les vagues ne nous manquent pas. La menace de la terreur est encore toujours là. C’est notre société, notre vivre ensemble, notre liberté et les valeurs qui nous unissent, qui sont visés. Et voilà que la peur et l’angoisse s’installent dans le cœur de nos contemporains. Et on cherche le coupable. C’est l’autre, celui qui n’est pas comme moi, qui n’est pas d’ici, et que je continue à percevoir comme un étranger. On a peur de perdre son identité. L’angoisse s‘installe. Ça se comprend, c’est vrai. Mais c’est une tentation. Une tentation à laquelle il faut résister avec toutes nos forces. Nous ne pouvons pas nous livrer à nos pulsions primaires. Nous devons tout faire, aussi en tant qu’églises et communautés religieuses, pour aider nos contemporains à résister. C’est notre responsabilité commune en tant que citoyens, responsabilité bien sûr aussi de ceux qui exercent un mandat politique et nous gouvernent. Rester calme et lucide et résister à la terreur de la peur.
Want het is precies dat wat men met de aanslagen beoogt: angst creëren. En er dus voor zorgen dat ik schrik heb voor de ander, schrik omdat hij anders is, anders denkt, anders gelooft, van elders is. Dat is het wat men beoogt: dat er scheiding wordt gemaakt tussen ons en hen, tussen ons volk en zij die hier niet thuis horen.
Zonet hoorden we die prachtige woorden uit de Filippenzen-brief van Paulus: “Houdt uw aandacht gevestigd op al wat waar is, al wat edel is, wat rechtvaardig is en rein, beminnelijk en aantrekkelijk, op al wat deugd heet en lof verdient.” Al wat waar is, al wat edel is, al wat rechtvaardig is: is het niet dat wat we met onze samenleving nastreven? Die woorden gelden niet alleen voor christenen. Ze gelden voor elke mens van welke overtuiging ook. Ze raken ons in onze menselijkheid zelf. Een mens is vrij. Die vrijheid is de waarde die we koesteren en met al onze krachten verdedigen. Maar een mens leeft niet voor zichzelf alleen. Zijn vrijheid vindt haar zin juist in het er zijn voor anderen. Het leven delen met anderen, sàmen leven: dat maakt het leven zinvol en goed, de moeite waard om geleefd te worden. Samen leven, ook met de ander die inderdaad anders is, dàt is de uitdaging, ja onze roeping als moderne samenleving. Anders koesteren we wel onze vrijheid en eisen respect op voor onze eigenheid en onze cultuur, maar niet de vrijheid en de eigenheid van de ander. Vrijheid, het is niet alleen kunnen doen wat ik wil. Vrijheid is ook beschikbaarheid. Geen vrijheid zonder fraterniteit en solidariteit.
Het leven delen met anderen, samen leven, in eerbied en respect voor elkaar, ja in vriendschap en solidariteit: het is het mooiste wat ons mensen hier op aarde gegund is. Maar het wordt ons niet vanzelf in de schoot geworpen. Altijd moeten we ons verzetten tegen diep in ons woekerende impulsen die ons vervreemden van anderen, die muren optrekken en grenzen sluiten en ons eenzaam maken, terugwerpen op onszelf. Toegeven aan dat soort neigingen zal alleen de angst vergroten. Alleen eerbied en liefde voor elkaar, alleen solidariteit zal de angst verdrijven. Zoals Mohamed El Bachiri het gezegd heeft, toen hij zijn vrouw verloor in de aanslag: “In de beproeving die ik moet doorstaan voel ik me meer ‘jihadist’ dan de grootste strijder. Ik ben jihadist van de liefde”.
C’est avec cet esprit que Dieu le Seigneur veut nous animer. Non pas un esprit de haine et de division, mais l’Esprit qui nous confie les uns aux autres en tant que frères et sœurs, partageant la même destinée, citoyens de ce pays et de cette société dans les bons et mauvais jours. Telle est notre prière aujourd’hui. En premier lieu pour ceux qui sont décédés ou qui restent avec une grande tristesse. Et aussi pour nous tous : que nous puissions vaincre la peur et continuer de nous tendre mutuellement la main afin de partager la vie dans le respect de l’autre, dans la fraternité et l’amitié et dans une solidarité véritable.