Sire, Majesté, frères et sœurs. Nous sommes ici pour rendre grâce à Dieu pour la vie et la personne du roi Baudouin et pour l’héritage si précieux qu’il nous a laissé jusqu’aujourd’hui, à nous, à l’Eglise et à notre pays. 25 ans qu’il n’est plus parmi nous. Et entre temps son épouse bien-aimée, la Reine Fabiola, nous a quittés elle aussi. Nous sommes le 8 septembre, jour où l’Eglise célèbre la nativité de la Vierge Marie.
Vous connaissez la dévotion et l’amour du Roi Baudouin pour la Mère de Jésus et combien elle était toujours présente dans son cœur.
La lecture d’évangile, prévue pour cette fête, nous parle de Joseph. Dans l’évangile de Luc, quand il nous raconte l’annonce la naissance de Jésus, c’est Marie qui est au centre de son intérêt. Rien d’étonnant. Elle est la mère de Jésus. C’est elle qui reçoit la visite de l’ange. C’est elle qui donne son oui et qui, avant de recevoir l’Enfant dans son sein, l’a accueilli déjà dans son cœur par la foi. Ici, dans l’évangile de Matthieu, l’attention est portée, non pas sur elle, mais sur Joseph. Et avec quelle délicatesse Matthieu nous le décrit, ses sentiments et le doute qui l’habite. Il est bouleversé à cause de son épouse qui est enceinte. Joseph ne veut pas la compromettre. Il veut la répudier en secret, sans bruit, de façon à ce qu’elle ne soit pas couverte d’opprobre. Matthieu nous dit que Joseph était un homme juste. Dans le langage biblique cela veut dire : un homme droit, sans fausseté, sans désir de vengeance ; un homme entièrement tourné vers Dieu et qui met toute sa confiance en Lui. En un mot: un homme qui croit. Nous devinons les luttes dans le cœur de Joseph. C’est au milieu de ces questions troublantes qu’il discerne dans un songe la Parole de Dieu, Parole qui éclaire, Parole qui libère : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit saint ». Voilà comment Joseph nous est présenté : un homme juste et droit; en même temps un homme humble et délicat qui a le souci de l’autre avec une empathie sincère et réelle ; et aussi un croyant, un homme de prière, qui sait discerner ce que le Seigneur attend de lui. La façon dont parle l’évangéliste de Joseph nous fait penser irrésistiblement au Roi Baudouin.
Want ook Koning Boudewijn was een rechtgeaard iemand. Iemand met karakter en met overtuiging. Uiterst gewetensvol.
Als hij in de lange jaren van de uitoefening van zijn koningschap gaandeweg zoveel gezag, zoveel eerbied en zoveel vertrouwen heeft gekregen bij zoveel mensen in binnen en buitenland, dan was het allereerst om wie hij was: iemand wiens gezag groter was dan de macht waarover hij ambtshalve beschikte. Naar het woord van Manu Ruys:
een staatshoofd dat niet zozeer als instelling functioneerde, maar als mens regeerde.
Inderdaad een rechtgeaard iemand. Maar ook een minzame en uiterst delicate persoonlijkheid. Velen die het geluk hadden hem persoonlijk te mogen ontmoeten hebben ervan getuigd: hij had eerbied en aandacht voor de mens die hij ontmoette. Hij kon luisteren en had veel inlevingsvermogen. Men voelde zich gerespecteerd, beluisterd, begrepen. Hij had een groot hart voor de mens in nood. Hij werd erdoor geraakt. Het liet hem niet onverschillig. Het waren geen problemen om op te lossen maar mensen die in hun waardigheid die moesten erkend en geholpen worden. Oude mensen, zieke mensen, mensen gevangen in armoede, daklozen, mensen zonder papieren, vreemdelingen, vluchtelingen, slachtoffers van vrouwenhandel, zoveel zwakke en onbeschermde groepen, zoveel verborgen ellende en miserie. Dat is het wat Koning Boudewijn wilde zeggen: ze zijn mensen, lotgenoten, medeburgers. Ja, een koning en een vorst met een groot en edel hart.
Un homme droit, si humain et délicat, et en même temps et en tout cela un croyant. Non pas une foi qui ne cherche que la conformité avec la tradition mais une foi vécue, une foi qui engage toute la personne. Pour lui Dieu n’était pas une idée. Il se savait connu et aimé, infiniment aimé de Lui. Il aimait le Christ. Il voulait être un vrai disciple de son Seigneur. Toujours conscient que le chrétien ne peut jamais se sentir supérieur aux autres qui ne partagent pas sa conviction. Le Cardinal Danneels l’a dit aux funérailles
Le Roi n’a jamais fait un secret de sa foi personnelle. Mais il ne s’en est jamais prévalu indûment, pour circonvenir ceux qui ne la partageaient pas. Son esprit d’équité, l’objectivité de son jugement, son immense respect de tout ce qui est bon, humain, droit et utile ont été appréciés par tous. Car il savait que la foi est un don au service des hommes et non une arme pour se faire valoir.
Misschien is het dat wat hem nog het meest kenmerkt, het geheim ook van het gezag dat hij uitstraalde: zijn groot respect voor elke mens. Dat is het ook wat hij ons als zijn erfenis heeft nagelaten: dat we elkaar, hoe verscheiden ook, zouden waarderen en eerbiedigen. Dat wij allen mensen zijn, dat we elkaar nodig hebben en dat we niemand mogen uitsluiten. Hij verdeelde niet. Hij bracht samen. Zoals een goede herder.
Nous ne pouvons que rendre grâce au Seigneur d’avoir eu un roi comme lui. C’est vrai, il a connu aussi des moments très difficiles. Des moments où il se sentait seul. Seul avec sa conscience. Sa responsabilité était parfois une lourde charge. En ce jour nous rendons grâce aussi pour la Reine Fabiola qui était toujours à ses côtés et qui était unie à lui d’un si grand amour.
Als we koning Boudewijn vandaag, 25 jaar na zijn sterven, dankbaar gedenken, dan is het ook omdat we hem willen navolgen in wat hem het diepst bezielde. Hij is een voorbeeld, niet alleen voor U, Sire, die nu zijn opvolger bent, maar voor ons allen, welke ook onze levensstaat of verantwoordelijkheid is. Om rechtgeaarde mensen te zijn, met een eerbiedig en delicaat hart voor elke mens. Om nooit te vergeten hoe mooi een mens kan worden als hij God zoekt met heel zijn hart en zijn naaste liefheeft als zichzelf.