Le texte de l’évangile que nous venons d’entendre a été choisi par Monseigneur Paul Lanneau lui-même pour ses funérailles aujourd’hui. C’est un texte qui, à première vue, peut surprendre. Jésus y exulte de joie parce que son évangile n’a pas été accueilli : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu a caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Etonnant, car peu avant, dans le même évangile de Luc, Jésus vient de maudire des villes comme Bethsaïde et Capharnaüm. Il les maudit parce qu’elles ne l’ont pas accueilli, parce qu’elles ne se sont pas converties. Et maintenant Il exulte de joie. Pourquoi ? Luc dit que c’est sous l’action de l’Esprit Saint. C’est comme tout d’un coup Il voit clair. Il n’y a plus rien d’étonnant. C’est plutôt normal. Dieu n’est pas accessible comme n’importe quoi ou n’importe qui. Dieu, personne ne l’a jamais vu. Nul ne peut le connaitre. Personne, sinon le Fils. D’où la joie de Jésus. Joie qui lui vient de cette intimité avec son Père. C’est dans cette intimité qu’Il veut accueillir aussi ses disciples. A eux aussi, Dieu se fera connaître. Eux aussi connaîtront Dieu. A une condition : qu’ils aient un cœur de pauvre, d’un enfant. Car Dieu ne se révèle qu’aux tout-petits.
Ce n’est pas la seule fois que l’on entend parler Jésus des tout-petits et des enfants. « En vérité je vous le dis : quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant n’y entrera pas. » (Mc 10,15) En quoi l’enfant nous approche-t-il de Dieu ? Non pas tellement parce que l’enfant reste dépendant du père et doit lui obéir. Dieu nous appelle à être libres et responsables. Mais il y a dans l’expérience de l’enfant quelque chose qui est indispensable et même déterminante non seulement pour devenir adulte et grandir en humanité mais aussi pour notre découverte et notre rencontre de Dieu. C’est que l’enfant est aimé sans l’avoir mérité. L’enfant n’a encore eu ni la possibilité ni le temps de mériter quoi que ce soit. Et pourtant l’enfant est aimé, infiniment aimé. Il est même aimé avant d’être né. C’est cette certitude qui est au cœur de notre foi : nous sommes connus et aimés de Dieu, infiniment aimés, sans l’avoir mérité. C’est cette expérience qui mène à la vie et à la joie : nous sommes aimés sans l’avoir mérité, aimés inconditionnellement. Comme il n’y a rien de plus cher aux parents que justement leur enfant. Voilà pourquoi on ne peut accueillir le Royaume de Dieu qu’en enfant. Car celui qui ne se sait pas aimé, celui qui ne connaît pas l’amour, ne peut connaître Dieu. La première lettre de Jean y insiste : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est Lui qui nous a aimés ». Et il conclut : Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. » C’est l’intime conviction qui animait Mgr Lanneau et qui met toute sa vie en lumière.
Daarom zijn we hem dankbaar dat hij juist deze teksten voor zijn uitvaart heeft gekozen. Niet alleen behoren ze tot de allermooiste bladzijden van het Nieuwe Testament. Maar ze verwoorden ook zo diep wat hem bezield heeft, wat de zin en de zending van zijn leven en zijn roeping is geweest en hoe hij ze beleefd heeft. “Niemand kent de Vader”. Dat is inderdaad de ervaring van zovelen van onze tijdgenoten. “Niemand kent de Vader, tenzij de Zoon en hij aan wie de Zoon Hem wil openbaren”. Juist dat is zijn geluk en zijn genade geweest, heel zijn lange leven lang: dat Hij de Vader heeft mogen leren kennen. En dat het mogelijk was omdat hij een leerling van Jezus was, sinds de doop zo innig met Hem verbonden en daarna als zijn priester en bisschop om herder te zijn van zijn broeders en zusters.
Dat zoeken naar God, naar de intimiteit met de Vader, de vriendschap en de navolging van Jezus, de ontvankelijkheid voor de wondere werking van de Geest: het was hem zeer kostbaar. Hij was een mens van gebed en leidde een consequent en diep spiritueel leven. Het jaar dat hij in Tamanrasset verbleef, op de plaats waar ook Charles de Foucault had geleefd, heeft het alleen verdiept en bestendigd. Broeder Charles was niet alleen een Godzoeker met een leven van volle overgave. Hij wilde ook een broeder zijn, een kleine broeder, een universele broeder. Want die twee zijn niet te scheiden: God en je broeder of zuster. Ook dat staat in het evangelie dat hij koos voor de uitvaart: “Als God ons zozeer heeft liefgehad, moeten we ook elkander liefhebben. Nooit heeft iemand God gezien, maar als we elkaar liefhebben, woont God in ons, en is zijn liefde in ons volmaakt geworden.”
Daarom willen we hem vol genegenheid en dankbaarheid gedenken: als een goede mens, minzaam en toegankelijk, luisterend en attent. Hij heeft vele verantwoordelijkheden gekregen in dienst van de kerk. Twintig jaar ook als bisschop hier in Brussel. Trouwe medewerker van de kardinaal en de andere bisschoppen. Natuurlijk heeft hij ook de moeilijke dagen gekend. Maar doorheen alles altijd een gelukkige en blije mens, tot op het einde, tot en met de dagen dat hij in Sint Monica mocht verblijven.
“Qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.” Voilà notre confiance et notre prière pour notre cher confrère Paul : qu’il demeure en Dieu et que Dieu demeure en lui pour toujours. Et c’est avec lui et pour lui que nous prions le Seigneur Dieu avec les paroles du frère Charles qui lui étaient si chères : « je remets mon âme entre tes mains ; je te la donne, mon Dieu ,avec tout l’amour de mon cœur, parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesure ; je me remets entre tes mains, avec une infinie confiance, car tu es mon Père. »
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